Le boogie-woogie, c'est toute sa vie

Article publié le 05/05/2017 dans Ouest France.

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Auteur: Karin Cherloneix.

Le pianiste Gilles Blandin se consacre au jazz. Mais c’est le blues au rythme rapide qui le fait swinguer. Au point d’en faire un festival à Tinténiac. Premiers accords, ce samedi.

Portrait

À Tinténiac, la maison de Gilles Blandin n’est pas loin de la Vilaine. Elle a un petit côté bucolique. « J’ai vécu une partie de ma vie à Paris, mais j’aimais trop ma Bretagne et sa campagne. Nous sommes revenus il y a près de vingt ans », confie le musicien professionnel. Le pianiste de jazz se produit en solo et en orchestre dans toute la France. Dans sa famille, originaire de la commune voisine de Québriac, le piano a toujours eu une place incontournable.

Une spécialité percutante

« Mon père jouait. Mon oncle aussi. C’est lui qui m’a offert, pour mes 7 ans, le disque qui a agi comme un déclic. C’était Memphis Slim ! » L’artiste américain était l’une des meilleures références du boogie-woogie. « J’aimais déjà le swing, le blues, mais là, j’ai tout de suite adoré ce rythme incroyable. » Gamin, il joue indéfiniment les morceaux de son maître, achète tous ses disques, s’imprègne de ce style qui a fait vibrer Chicago dès les années 1920.

Baccalauréat en poche, Gilles Blandin monte à la capitale parfaire sa formation musicale. Il suit, entre autres, les classes de Claude Bolling, grand nom du jazz français. Ses points forts sont justement une main gauche puissante, très présente, et de l’autre côté, une main droite qui tient droit l’effet rythmique, la marque de fabrique du boogie-woogie.

Le Breton participe régulièrement à des festivals. En France, il y a quelques manifestations spécialisées, mais rien de particulier dans l’Ouest. « Tinténiac est à la croisée des chemins. Je sentais qu’il y avait un public potentiel pour faire des concerts par ici. » En 2016, il crée, avec d’autres habitants, l’association Boogie swing 137 et son festival du même nom. La deuxième édition démarre ce samedi, avec encore plus de rendez-vous. « L’idée, c’est d’amener les meilleurs spécialistes mondiaux », résume le directeur artistique.

« Certains spectateurs connaissent, d’autres découvrent, mais il y a toujours le même effet euphorisant ! », assure celui qui interprète les morceaux avec des fourmis dans les jambes et l’envie de se lâcher. « C’est de la musique à écouter, mais c’est aussi très visuel. Pour chaque concert d’ailleurs, on a des danseurs. » Le pianiste aime l’idée de joie et de partage que véhicule cette musique. « Ça fait du bien aux oreilles, surtout en ce moment », invite Gilles Blandin.

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